« La graine retient le temps. Nous ne savons pas jusqu’à quel point, elle non plus. Elle attend le moment venu. Elle retient et elle efface le temps. Entre l’instant de sa naissance, à partir du fruit, et l’instant de sa croissance, il ne se passe rien. Rien pendant des semaines, des mois, des années. Parfois des siècles. Ce rien efface le temps mais il contient la vie. (…) Et pourtant, une graine, c’est petit. » Gilles Clément
Ce que vous allez entendre maintenant est une sorte d’essai radiophonique, un étrange court métrage sonore qui n’a pas peur de se planter. Se planter, c’est à dire ici en l’occurrence : prendre racine dans un imaginaire végétal plutôt fertile et tendre ses feuilles vers le ciel, pour relier les mondes.
En hommage à tout ce qui pousse au printemps, voici donc “Sonifère, le son dance flore”, une pièce de 26 minutes réalisée à partir des recherches pour la révolution végétale de la Revue Fabula, présentée sur la scène Art & Science du Théâtre de la Reine Blanche à Paris en mai 2016.
Fin de l’anthropocentrisme, temps végétal et hybridation des règnes du vivant, c’est de ça dont il s’agit maintenant. A bon entendeur…